Le Sénégal
est un Etat laïc, la liberté du culte et des croyances y est
garanties. Près de neuf habitants sur dix sont des musulmans
sunnites regroupés en confréries. Ceci observent les obligations
coraniques, mais elles se fixent également des obligations
particulières. L'adhésion à une confrérie est libre. Le chef de
chaque confrérie acquiert le titre de Khalife général, il est le
guide spirituel des membres de la confrérie, ceux-ci sont appelés
les "Talibés" (disciples). N'importe qui n'accède pas au rôle de
Khalife. L'élu aura au préalable suivi une très longue période
d'instruction religieuse, d'ascèse et de méditation. En plus
d'être doté d'une solide connaissance du Coran, de la Sunna et
de la jurisprudence musulmane, le Khalife a généralement une
parfaite maîtrise de la langue arabe.

La plus
importante, celle des Mourides, se trouve essentiellement chez
les Wolofs . Leur doctrine est le travail manuel notamment la
culture de l'arachide et l'attachement à leur initiateur, Amadou Bamba M'Backé. Le "Calife général" des mourides
se trouve à Touba, centre de pèlerinage. Le poids
politique et économique du Mouridisme est incontournable.
La
confrérie Tidjane, moins importante, professe un islam plus
classique et plus mystique.
Les
Khalifes occupent une place très importante dans la société. Ils
servent de guide spirituel pour les membres de la confrérie,
voire de directeur de conscience pour les fanatiques. Même s'ils
ne sont pas censés intervenir dans la vie politique, les
Khalifes sont souvent consultés par les autorités politiques. En
raison de l'influence réelle qu'ils exercent sur leurs "Talibés"
De
nombreux Sérères sont catholiques et la religion traditionnelle
est encore pratiquée par une partie de la population de
Casamance.
On compte
plusieurs confréries au Sénégal, mais on retiendra ici les deux
les plus importantes : la Tidjaniya et le Mouridisme.
La Tidjaniya
existe depuis la fin du 18e siècle. Elle est fondée par Ahmed
Tidjani. Au Sénégal la ville sainte de la Tidjaniya est
Tiwaouane, dans la région de Thiès. Introduite dans le pays par
El Hadj Omar, la Tidjaniya a connu une grande impulsion sous le
Khalifa d'El Hadj Malick Sy. Rappelé à Dieu en 1997.
Celui-ci a laissé un grand vide derrière lui. Homme de dialogue
et de tolérance, il était le symbole de l'humilité. Ce saint
homme courtois et chaleureux était pour le peuple sénégalais
tout entier, à la fois un guide, un père et un interlocuteur
patient et responsable. On l'appelait affectueusement Dabbakh.
Serigne Abdoul Aziz Sy "Dieuredieuf yaw sang mi, Dabbakh Malick".
Le Mouridisme
avec le
Cheikh Ahmadou Bamba (Serigne Touba) qui est le fondateur de la
confrérie, les Mourides sont ses disciples. Sa réputation de
saint homme et de piété s'est très vite répandue, il suscite
alors très vite la méfiance et l'hostilité du colonisateur
auquel il s'est vigoureusement opposé. Cela lui vaudra d'être
déporté (Par l'envahisseur européen) au Gabon en 1885. A son
retour d'exil, animé d'une foi toujours immense, il ne nourrit,
ni rancune, ni animosité à l'égard du colonisateur Blanc, malgré
les multiples exactions que celui-ci se livre. Cheikh Amadou
Bamba "Akassa Serigne Touba, Borom Baakh" C'est à Touba dans la
région de Diourbel que se trouve la ville sainte du Mouridisme.
Très fidèles à leur Khalife, les Mourides affluent de toutes les
régions du Sénégal, mais aussi d'Europe et d'Amérique pour se
rendre en pèlerinage à Touba. Sous la houlette des différents
Khalifes qui se sont succédés, la communauté Mouride a fait
siennes des valeurs telles que le travail et l'entraide.
Le
Christianisme.
Au Sénégal on en compte environ 5 % de chrétiens dont une grande
partie de Sérères et de Diolas. Le dialogue inter religieux se
passe dans une parfaite harmonie. Le Cardinal de Dakar, chef de
l'Eglise
Catholique, ainsi que les chefs religieux musulmans ont
toujours prôné l'unité des cœurs et le respect de l'autre. Leur
sens partagé du dépassement et de la tolérance leur ont valu
l'admiration de tout un peuple au-delà de toute appartenance
religieuse.
L'Animisme,
on note au Sénégal des survivances animistes, mais elles restent
assez marginales.
En outre
il n'est pas rare que les chefs religieux musulmans et
catholiques joignent leurs efforts pour aider à surmonter des
tensions politiques ou sociales. |